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Un tournoi de rugby dans les écoles bilingues de Luang Prabang

À l’occasion de la fête de la Francophonie, un projet un peu fou a vu le jour dans trois écoles bilingues lao-français à Luang Prabang : un tournoi de rugby pour des enfants de CM2 ! Rencontre avec Arthur, notre jeune en service civique au Laos  qui a porté ce projet avec passion.

Peux-tu nous raconter l’origine de ce projet ?

L’idée est née d’un moment assez simple. À la fin d’une réunion avec les enseignants des trois écoles primaires bilingues lao-français de Luang Prabang, ils m’ont demandé si je voulais proposer une activité pour la fête de la Francophonie. C’était le 28 février.

J’ai repensé au ballon de rugby de l’ASM que j’avais emporté dans mes valises depuis la France, et je leur ai proposé une initiation au rugby pour les classes de P5 (équivalent du CM2). C’était une idée un peu folle, mais j’avais cette envie profonde de partager ma passion. Très vite, l’initiation s’est transformée en un vrai projet de tournoi.

Quelles écoles ont participé au projet ?

Il y avait quatre classes participantes : deux de l’école primaire de Luang Prabang, une de l’école Aphay et une de l’école Sithane. En tout, ce sont 119 élèves qui ont découvert le rugby !

Comment se sont passés les entraînements ?

La plus grande difficulté, c’était la chaleur et les brûlis du mois de mars. Les entraînements avaient lieu de 8h à 9h30 dans les cours d’école, pour éviter les grosses chaleurs. Chaque classe a eu trois séances de 1h30 avant le tournoi.

J’étais toujours accompagné par les enseignants qui assuraient la traduction en Lao, même si ce n’était pas toujours simple : le rugby est un sport très peu connu au Nord du Laos.

As-tu été en lien avec une équipe en France pour t’aider ?

Oui ! J’ai pu compter sur le SCUF, un club amateur dans lequel j’ai joué pendant près de dix ans. Leur centre de formation a réalisé un super tutoriel de rugby à toucher, que j’ai pu montrer aux élèves. Avoir ces images claires en tête les a beaucoup aidés.

Comment s’est passée l’organisation avec les enseignants ?

Les enseignants ont joué un rôle essentiel. Ils étaient présents à tous les entraînements, ont aidé à organiser la réception de 120 enfants autour d’un petit terrain, et ont même acheté des maillots floqués “Francophonie” pour l’occasion !

Et du côté des enfants ?

Au début, ils étaient très surpris ! Ils ne connaissaient pas ce sport, ses règles, ni même son ballon ovale. Mais au fil des semaines, ils y ont pris goût, ont pris confiance en eux. Le jour du tournoi, ils étaient surexcités à l’idée de jouer et de remporter un trophée.

Raconte-nous le jour du tournoi.

Le tournoi s’est déroulé sur deux jours : 12 matchs le premier matin, puis les demi-finales et la finale le lendemain.

Le premier jour, je n’étais pas sûr de ce que ça allait donner : est-ce que tous les enfants seraient présents ? Est-ce qu’ils allaient se lasser ? Et j’ai été surpris de la meilleure des manières ! Pendant toute la matinée, j’avais du mal à me faire entendre en tant qu’arbitre, tellement il y avait d’élèves, de professeurs et de parents venus comme spectateurs.
Les tambours et les gongs étaient de sortie !

La finale entre Sithane et Aphay a été tendue, les enfants étaient à fond. À tel point que certains en oubliaient qu’on jouait au rugby à toucher et non au rugby à plaquage !

Et après le tournoi ?

Les enfants et les enseignants ont vraiment accroché. Grâce à un don de deux ballons par l’ASM Clermont Auvergne, on espère pouvoir continuer à faire vivre ce projet dans les écoles. Ce n’est peut-être que le début !

Quel lien fais-tu entre ce tournoi et la Francophonie ?

Le rugby est très populaire en France, et cette année, la France a remporté le Tournoi des Six Nations, quelques semaines après notre fête de la Francophonie. Quand le film du tournoi de rugby au Laos est sorti, j’ai trouvé que c’était un joli clin d’œil !

Faire découvrir ce sport ici, dans un cadre francophone, c’était une belle manière de faire vivre la culture française autrement, de manière ludique et participative.

Un mot de la fin ?

Ce projet m’a profondément touché. C’est le premier de ce type que je mène, et il représente beaucoup pour moi. C’est une manière symbolique de rendre un peu de ce que l’Asie du Sud-Est m’a offert, et de créer un lien fort entre passion, transmission et engagement.

🎥 Pour revivre les meilleurs moments en images, la vidéo du tournoi est à découvrir ici :

👉 https://www.youtube.com/watch?v=jkJEoQ4ZAEw

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